Signification du détachement (inspiré du bouddhisme) :
« Détachement » n’est pas une traduction exacte du concept. « Non-attachement » serait plus juste.
Le détachement peut impliquer de ne pas se sentir concerné, d’être froid et distant, mais le non-attachement consiste à avoir une attitude équilibrée, qui ne s’accroche pas, n'enchaîne pas...
Quand nous sommes libres d’attachement, nous n’attendons pas des autres des choses irréalistes, et nous ne nous accrochons pas à eux par peur d’être malheureux quand ils ne sont pas là.
Le non-attachement est une attitude équilibrée, calme, réaliste, ouverte, qui accepte sans juger. Elle n’est pas hostile, paranoïde ni insociable.
Avoir une attitude équilibrée ne veut pas dire rejeter nos amis, nos proches et notre famille. Cela signifie entretenir avec eux une relation différente, ne pas leur imposer nos besoins.
Quand nous ne sommes pas attachés, nos relations avec les autres sont harmonieuses et, en fait, notre affection pour eux s’accroît.
Prendre soin des autres :
Le non-attachement insiste sur la nécessité de chérir les autres plus que soi-même.
Cela peut-il conduire à des relations de codépendance dans lesquelles une personne sacrifie tout le temps ses propres besoins pour faire plaisir à l’autre ?
Non, pas si on le comprend correctement.
On peut prendre soin des autres avec deux motivations très différentes.
- Dans un cas, nous prenons soin des autres de manière malsaine, en ayant l’air de nous sacrifier, mais en réalité en agissant par peur ou par attachement.
Les gens qui aiment les louanges, la renommée, les attentions, etc., et qui ont peur de les perdre, peuvent sembler négliger leurs propres besoins pour prendre soin des autres, alors qu'ils se nourrissent des autres.
En fait, ils se protègent eux-mêmes, d’une manière stérile. Leur bienveillance ne vient pas d’un amour véritable, mais d’une tentative égocentrique d’être heureux, entouré d'attentions, qui les rendent, en réalité, dépendants et plus malheureux à chaque défection ( " On donne aux autres, mais on est seul quand on a besoin d'aide. " ).
- L’autre manière de prendre soin des autres est motivée par une affection vraie.
Cette sorte d’affection et de respect pour les autres ne cherche pas, n’attend pas, quoi que ce soit en retour.
Elle s’enracine dans la conscience que toutes les autres personnes veulent être heureux et désirent éviter la souffrance tout autant que nous.
L'éclat d'un sourire, la douceur d'un " merci " suffisent à équilibrer la relation, à ne plus croire l'autre redevable.
En imprégnant notre esprit de ce genre de pensées, nous ressentons naturellement de l’affection pour les autres, et notre motivation à les aider se fonde sur un désir authentique de les voir heureux, équilibrés, libres.
Si une personne a cultivé le non-attachement et agit avec amour et une compassion vrais, même si l’autre essaie, consciemment ou inconsciemment, de la manipuler, elle ne deviendra pas dépendant d’un schéma d’interactions malsaines, préservant sa propre identité et sa liberté de choix et d'action.